vendredi 6 février 2009
Sebastien Tellier - Sexuality (ou pas)
Une infâme jardinière de légumes, époque cantine scolaire. Voilà ce qu’est « Sexuality », par Sébastien Tellier. Cet album est à l’électro ce que le sky est au cuir, Skyrock au rap ou U2 au rock : En clair, la plus basse fange. Comment la critique a-t-elle pu, majoritairement, saluer un album de ce niveau ? Encore aujourd’hui cela reste un étrange mystère. Tout de même, la hype n’explique pas tout. Ne peut pas tout expliquer. De « Sexual Sportswear » (le single, un chemin de croix de sept minutes, autant dire une éternité !) à « Pomme », en passant par le grotesque « Roche », rien à sauver de ce Titanic.
Parlons-en de « Roche », puisque la musique prime sur le reste. Une mélodie dégoulinante, appuyée par un timbre de voix et une interprétation maniérés au possible. On est déjà pas loin de la machine à claques. Rien de spécial à signaler sur le beat en revanche. C’est fade. Quand aux textures électroniques, elles nous rappellent les balbutiements de la musique par ordinateur, et son lot de sonorités cartonneuses. Il en sera ainsi sur tout l’album. Mais le plus effarant est à n’en point douter « Kilometer », comme une improbable fusion entre Michael Jackson, Pharell Williams et les années 80. Un monstre en somme.
« Sexuality » est un naufrage. Et si le capitaine du navire tente de sauver ce qui peut l’être encore sur « Divine », force est de constater que ses efforts sont vains. Le tube semble plus digne, moins piteux que le reste de l’opus, et si la mélodie demeure une semi-satisfaction, le titre n’en reste pas moins trop rigide, factice. Les sommets de « Sexuality » sont des collines, ses minutes creuses en revanche, rivalisent de profondeur.
« Sexuality » n’a d’évocateur que le nom. Rien de profondément sexuel par ici, ça ne pue même pas le sex-shop vicelard. Rien ! C’est bien beau de vouloir parler cul et jouer la carte sulfureuse, mais les intentions ne sont pas des actes.
Romain.
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Sébastien Tellier
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J'suis pas vraiment d'accord en fait. D'abord faut partir de l'idée qu'il a voulu faire un truc très kitch, très 80's. Et il a plutôt bien réussi de ce côté. Alors c'est sûr faut aimer le kitch, sinon si on supporte pas, faut pas aller plus loin. Moi non plus c'est pas ce que je préfère et à la première écoute comme toi, j'ai trouvé que c'était une belle bouse. Après à force de l'entendre avec ma "covoitureuse", j'ai changé d'avis. Bon j'suis pas fan non plus, mais je le trouve pas mauvais, en tout cas c'est pas fondamentalement une daube. Certes, quelques morceaux comme Kilometer ou Manty sont pas extras, mais le reste s'écoute plutôt bien. C'est marrant que t'aies cité Divine comme la seule chanson valant à peu près le coup. C'est tout simplement parce que c'est la chanson la plus abordable de l'album, la moins too much.
RépondreSupprimerEn fait son album me rappelle un peu un film de De Palma dans les 80s. J'pense que tu vas crier au haro avec cette référence, mais pourtant je pense que c'est assez juste.
En tout cas c'est un album qui laisse pas indifférent, et une chose qu'on ne peut pas reprocher à Tellier, c'est d'avoir une vrai approche artistique de la musique, et de la musique électro ce qui est encore plus rare de nos jours. Il s'est pas contenté d'accoler des morceaux sans aucune ligne directrice.
J'te conseille quand même de le réécouter pour te changer un peu ton avis. Parce que si c'est pas l'album de la décennie (loin de là), c'est pas non plus la daube de la décennie.
J'entends bien ce que tu dis Guit. Mais je suis navré, je crois que je n'arriverais pas à l'écouter à nouveau. J'ai dis tout ce que j'avais à dire dans cette petite chronique. Et pour celle-ci, je trouve l'avoir déjà écouté plus que de raison^^.
RépondreSupprimerMais tes arguments sont sensés ! Il y a une cohérence si on peut dire, mais le plus souvent, ça reste une cohérence dans le grotesque^^.