jeudi 12 février 2009

Ddamage - Radio Ape


Terroristes en guerre contre tympans formatés, les deux frères du groupe dDamage livrent « Radio Ape » en 2004. Si l’on devait classer cet opus, on dirait qu’il est le rejeton d’une electronica dérangée et d’un hip-hop noisy. Rentrer pour la première fois dans Radio Ape n’est pas une sinécure, et l‘auditeur vierge de ces sonorités sera sans doute déstabilisé, tant les sons et les bruits sont foisonnants, se mêlent, et semblent complexes à déchiffrer.

Après plusieurs écoutes néanmoins, le troisième album des frères Hanak livre ses secrets plus en détails. Du puissant, du lourd, du saturé : une musique anticonformiste, expérimentale, pousse-au-crime. Et « Pressure », titre d’ouverture, est en parfaite symbiose avec cette ambiance. Une rythmique imposante de laquelle jaillit une multitude d’effets sonores en fusion. Dans la même veine, « I Feel so Badd » est certainement le titre le plus rock de cet opus. Un riff déconstruit côtoyé par un chant grésillant, presque inaudible.

Si la puissance sonore est une qualité chez Ddamage, le groupe sait par ailleurs accorder quelques répits à l’auditeur. Sur « Aeroplane » par exemple, ou encore « Agueev » ou les rythmiques se veulent moins matraqueuses, au profit d’un beat composé de dizaines d’éléments distincts. De la complexité, il y en a chez Ddamage : Certes leurs compositions furieuses et saturées offrent à l’album une puissance inouïe, mais leurs productions retenues servent de contrepoids parfait, et contribuent au maintien d’un équilibre certain.

Et « Tsunamii », titre de clôture, jouit d’un crescendo sonore extravagant et parfaitement réalisé. Sorte de translation du post-rock à la musique de Ddamage, « Tsunamii » ne cesse d’évoluer au fil des minutes. Tout en conservant le même thème, les ingrédients viennent un à un s’ajouter au squelette du morceau, pour former finalement une cacophonie grandiose.

Romain.

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