mercredi 11 février 2009
Birdy Nam Nam - Manual for Successful Rioting
Birdy Nam Nam : Groupe de Djs turntablists français. Ont par erreur sorti un album éponyme enthousiasmant. Reviennent en 2009 avec un second opus, « Manual for Successful Rioting ». En partie produit par Justice…
Comment avons-nous pu être si naïfs ? Bernés par des gens ayant sévi aux côtés d’Alliance Ethnik, de Raggasonic, de Triptik. Si l’album éponyme apportait de la fraicheur à l’électro française, ce second opus est une catastrophe dancefloor. Et ce n’est pas l’avis des Inrocks - et autres références - qui me fera changer d’avis.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’album ne fait pas dans la finesse. Quel mal à cela, me direz-vous. Aucun en principe, mais lorsque dans les faits cela ressemble à cette livraison, ça pose beaucoup plus de problèmes. Les quatre Djs, dont on pouvait légitimement fonder grand espoir d’être porte-étendards français de cette discipline, se sont métamorphosés en faiseurs de sons lourdauds, puissants certes, mais qui n’ont pour but que de faire danser clubbers déchirés. Et si certains titres échappent à cela (Space Cadet Apology), ils s’enferment tout de même dans une production du passé, ce qu’avait largement esquivé l’opus précédent, tentant la fusion des genres sans trop de casse. Pas de manuel pour émeute réussie. Nulle part.
« Trans Boulogne Express » est une référence à Kraftwerk ? C’est tout au plus un pastiche de Daft Punk. Et pour le coup, le titre « Homosexuality » aurait pu figurer sur l’album de Sébastien Tellier, tant les nappes sonores se drapent d’une même couche de moisissure.
Que penser enfin de « Worried » ! Je ne dis même pas que ce morceau est inaudible. Là n’est pas le propos, et ce n’est de toute façon pas exact. La question fondamentale est la suivante : Dans quelles conditions un tel titre peut-il être apprécié ? Et force est de constater que les circonstances dans lesquelles « Worried » (et autres) peut être écouté sont plus que minces. Un morceau pour Dj de club, rien de plus. A deux heures du matin, pour donner un coup de chaud, parfait, tout ça. Mais essayez juste d’écouter ce morceau comme on écoute n’importe quelle musique, en partant du postulat qu’il s’agit, à priori, d’une œuvre d’art : C’est dans des conditions normales d’écoute que l’album de Birdy Nam Nam prend toute son ampleur dans le grotesque. Une musique qui ne peut pas exister en dehors d’un carcan très fermé, codifié.
Si la formule journalistique surannée veut qu’on aborde un second album sous l'angle de la confirmation, celui de Birdy Nam Nam est une déception. En dehors de toute référence à la discographie du groupe, c’est juste un mauvais disque.
Romain.
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entièrement d accord avec ta chronique. Ils avaient crée un univers bien à eux sur leur 1er opus. Mais là, ils ont sombré dans la facilité en rentrant dans le moule de l'électro à la française (l'écurie ed banger). En gros, de l'électro bourrin pour gros boeuf
RépondreSupprimerOuais, ils rentrent de le moule, tu as la bonne expression ! Et quel moule...
RépondreSupprimerC'est vraiment dommage, parce qu'ils auraient pu creuser les bonnes idées du premier opus, qui pour le coup, lorgnait vers le hip-hop. Alors que là, tout l'intérêt du groupe est parti en fumée.