mercredi 2 septembre 2009

Le Klub des 7 - La Classe de Musique


Lorsque le premier album du Klub des 7 sortait en 2006, la moindre des choses qu’on puisse dire, c’est que ce n’a pas été la bombe espérée. Les 7 membres du Klub n’avaient réussi qu’une émulsion partielle. Une addition de talents certains, sans réussir pour autant à faire monter la mayonnaise. Nous avions eu le droit à un album brouillon, qui ressemblait plus à une compil’ « fuzati presents » qu’à une œuvre à part entière. Trois ans plus tard, le Klub revient avec « La Classe de Musique » ; et la métamorphose est assez remarquable.

La bande est de retour sans Freddy K (hommage sans violon ni piano sur « l’Appel »), mais avec un album aussi cohérent qu’appréciable. La qualité générale des instrus a été largement rehaussée. Et si le thème principal développé est celui de l’enfance, cela ne nous étonne pas plus que ça, lorsqu’on se souvient des albums respectifs de Fuzati ou James Delleck. Parfaite mélancolie sans en avoir l’air.

Comme MF Doom dont il s’inspire, Fuzati, épaulé par Detect (ou l’inverse), a un penchant certain pour le sample de sonorités du siècle dernier. Les années 70 sont donc à l’honneur dans la classe de musique, et ça ne pouvait pas tomber mieux pour des jeunes trentenaires retombés en enfance. Interludes sensass’ et samples trop bath’ pour ne pas être mentionnés, le Klub des 7 nous propose en addition des lyrics d’autant plus chics qu’ils sont déclamés par une bande de malicieux chenapans. Les punchlines s’enchainent sans temps mort, que ce soit par le biais d’un Gérard Baste dans une forme lyricale exceptionnelle, ou encore l’homme au masque de faible (qui ne manque évidement pas de plomber l’ambiance en toute fin d’album : «Grandir c’est se rendre compte qu’on ne peut plus dire « pouce », l’école est finie, on ne se reverra pas tous »), en passant par Le jouage, James Delleck et Cyanure.

Qu’il s’agisse des 400 coups plus drôles les uns que les autres (« Non Monsieur », « Pouilleux Massacreur »), du refus de grandir (« l’école est finie »), ou des premiers émois de James Delleck (« Ana et Moi »), ce second album du Klub des 7 est d’autant plus réussi que le premier essai n’avait pas été convainquant. Bien sûr le ton est décalé, les thèmes sont drôles, parfois graveleux, grivois et grossiers. Cela n’empêche pas cette galette –bien au contraire- de faire ressortir une poésie indéniable. Il faut dire que le thème s’y prêtait à la perfection.

Je ne pouvais pas conclure cette chronique sans citer une seconde fois fuzati. Quoiqu’on en dise, et bien qu’il soit moins présent que sur le premier opus, Fuz’ demeure clairement une valeur ajoutée à cet opus. Alors qu’il y a quelques temps je me disais que son personnage concept allait s’essouffler, force est de constater que s’il en use jusqu’à la corde, cette dernière est très solide. Sa technique d’écriture est toujours aussi percutante, et son flow d’apparence miteux s’impose de plus en plus à mes oreilles comme une évidence :

« Klub des 7, rap bon enfant conçu par un eugéniste ;
Rêve de faire sauter le monde avec une boite du petit chimiste ».

Romain.




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