mercredi 18 mars 2009

Yellow Tricycle - A Lovers Prayer


Sorti lundi dernier, « A lovers Prayer » de Yellow Tricycle est un album étrange. Musicalement convaincant, il tranche avec la discographie passée de son auteur tête à claques, Damien Saez.

Comme l’indique le sticker sur le boitier de ce disque (« The English Ride of Saez »), « A Lovers Prayer » est une virée rafraichissante en langue anglaise. Un album sombre qui se mue par instants en cris fielleux. Bien sûr, il ne s’agit toujours que d’un album de Damien Saez. Et par conséquent de l’assurance de retrouver une voix pleine de tics, crispante au possible. Bien sûr le chant de Damien Saez est maniéré, théâtral, ponctué d’envolées lyriques. Mais l’avantage du passage à l’anglais, c’est qu’on est bien plus indulgent en ce qui concerne les paroles. Le même disque en langue française n’aurait à coup sûr pas eu la même saveur. Alors que le précédent opus en appelait aux fantômes de Barbara, de Brassens (« Dis-moi qui sont ces gens »), et autres intouchables de la musique française, ce nouvel album fait quant à lui référence aux icones anglophones : un clin d’œil appuyé au songwriter Canadien Leonard Cohen (« A lovers Prayer »), et certaines sonorités qui ne sont pas sans rappeler le groupe d’Oxford, Radiohead (« Killing the Lambs », « Yellow Tricycle »).

Depuis ses débuts, et derrière son masque d’arrogant et de rebelle rarement convaincant, Saez se cherche une filiation. Ses albums sont des hommages. Même lorsqu’il se vante de créer des albums pseudo-concepts (God Blesse/Katagena), son travail artistique a pour essence les réminiscences d’illustres prédécesseurs : Jacques Brel et Jim Morrison (Jours Etranges/Strange Days) en tête. Le gros problème du dijonnais, c’est que son chapelet de morceaux ratés, son attitude outrancière et sa poésie lycéenne discréditent totalement une œuvre musicale par moments respectable. Ce qu’il faut essayer de comprendre, c’est que Damien Saez n’est pas Raphael. Le premier sait faire preuve d’une vision musicale certaine, sa palette est très large, et c’est aussi ce qui fait de lui un artiste médiocre : Pas assez spécialisé, il se perd dans trop de directions pour pouvoir construire un album besogneux et solide.

« A lovers Prayer » semble être cet album qu’on n’osait même plus attendre. Un album de pop à la fois planante, intense et soignée qui offre son lot de belles surprises. « Braindead » jouit d’une ligne de chant remarquable, d’une construction musicale dotée d’une réelle évolution : Enfin de la musique chez Damien Saez ! Cependant, lorsqu’il s’attaque au rock fumant, les morceaux de Saez sont exagérés et sans nuances. Sur « White Noise » par exemple, et ses paroles dénonciatrices d’une société effritée et botoxée. Tout n’est pas à jeter dans ce titre pour autant. Il a le mérite d’offrir à l’auditeur un morceau décomposé en trois temps. La seconde phase de « White Noise » est certainement la plus réussie, et ce passage en forme de refrain indie-pop surprend agréablement l’auditeur qui s’attend de prime abord, à un morceau morbide et geignard. On préférera tout de même le grunge acoustique de « Pill For the Ride ».

Un album qui se fait parfois rock, mais qui reste relativement pop. Les guitares saturées ne sont pas systématiques, et l’intensité musicale de cet opus est à chercher ailleurs. Comme je l’ai évoqué plus tôt (« Braindead »), les lignes de chant font souvent mouche. Loin de mélodies trop simplistes, des morceaux tels « Ghost Downtown », « Killing The Lambs », « Braindead » sont marquées par des intonations « post-orientales » et psychédéliques. Sur « A lovers Prayer » au contraire, l’imitation de Leonard Cohen, digne de Laurent Gerra, est plus drôle que poignante. Si on rajoute à cela une guitare acoustique jouée elle aussi à la manière du Canadien, on tombe dans le très mauvais plagiat. Morceau à oublier, indubitablement.

La batterie est quant à elle un personnage de premier ordre sur cet album. Elle se révèle souvent en fin de morceau pour emporter un titre que seuls le chant et la guitare tenaient en haleine jusque là. Un jeu de batterie nuancé qui sait accompagner, avec une discrétion bienvenue, un morceau déjà intense, malgré son minimalisme (« Pill for the Ride »).

Au final « A lovers Prayer » est un album plus proche d’illustres artistes indie-pop (« Helicopters » et la fin du titre qu’on relierait presque à Arcade Fire) que d’une nouvelle scène française quelconque. On pourra rire de cette comparaison si l’on ne fait pas l’effort d’écouter cet opus. On y réfléchira à deux fois en revanche après écoute. Il est clair que Saez n’a pas un passé musical qui plaide en sa faveur. Au contraire. Chez les braves gens, reconnaitre à Saez le moindre talent, c’est le risque de devenir le pestiféré de la communauté, de devenir celui qui a perdu toute crédibilité. Personne ne dira que « A Lovers Prayer » est un grand album, et on ne sera pas dithyrambique envers Saez qui compile musiques médiocres et fautes de goût impardonnables depuis dix ans. Mais si on juge l’album plutôt que l’artiste, comme Saez semble nous le demander ici, en choisissant de sortir « A Lovers Prayer » sous un pseudo, on devra au moins dire « Bien essayé ». Et moi, je dis « Bien joué » ; et je suis sûr de moi.

Romain

33 commentaires:

  1. Personnellement je trouve que ton commentaire sur Saez est étrange lui aussi. Pour moi, c'est un artiste un vrai, pas un pseudo chanteur qui fait les couvertures des magazines people. Ses textes sont touchants et sa voix prend au tripes. J'ai eu la chance de le voir en concert e je n'ai pas été déçue. C'est autre chose de voir Saez que de voir un pseudo chanteur quelconque. Je ne craint pas de devenir la pestiférée de la communauté bien au contraire et je le crie haut et fort : Damien Saez est un grand artiste doté d'un talent immense !

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  2. Je ne suis pas d'accord quand tu parles de "passé musical qui ne plaide pas en sa faveur"... Peut-être aurait-il fallut prêter aux albums précédents au moins autant d'attention qu'à celui-ci...
    Damien Saez est un artiste comme on n'en fait plus. De ces artistes qui ont des idées, leurs idées, mais qui en ont au moins; de ces artistes qui font passer l'oeuvre avant tout ce système commercial qu'est devenu l'"industrie musicale"; de ces rares artistes qui sont capables d'atteindre des sommets tant au niveau musical (même si ses chanson ne sont pas forcément fort développés musicalement, ils sont arrangés d'un telle manière qu'ils font passer une émotion intense) qu'au niveau de l'écriture des textes.
    Il est évident [et cette critique le démontre une fois de plus] que ces artistes ne plaisent pas aux gens vieux d'esprit et conservateurs, trop manipulés par ce système qu'ils ne remarquent même pas. Ce n'est pas aux vrais artistes à changer, c'est aux mentalités! A commencer par celles des critiques qui croient avoir la science infuse, mais qui n'ont même pas le dixième des connaissances musicales des auteurs...
    Voilà! Ce n'était que mon humble avis, mais au moins je le considère uniquement en tant que tel!

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  3. Tout a fait d'accord avec toi J2r0me !

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  4. Vous êtes bien gentils tous les deux (merci d'avoir donné de votre temps pour répondre à cet article), mais vous me faites plus penser à deux fans hystériques qui en perdent toute notion d'objectivité. Vous me parlez d'émotion, de notions commerciales, mais à aucun moment, vous ne m'avez parlé de musique. Tout juste J2rome a-t-il daigné admettre que la plupart du temps la musique de "Saez" n'est pas "développée musicalement". CQFD !

    C'est trop facile de mettre en avant "l'émotion". La musique c'est de l'émotion - des émotions - certes, mais pas seulement. Il y a aussi des notes, des rythmes, des accords, des mélodies, etc (et pour la premièe fois Saez a tenu compte de ça, sur certains morceaux).

    Ce serait trop facile de dire "Lorsque j'écoute, je ressens des émotions". Dans ce cas, on ne parle plus de musique, et chacun reste dans son coin à refuser la critique (qui était plutôt bonne ici, c'est ça le plus drôle, et on en revient au même point : vous n'acceptez, à priori pas la critique). On ne peut pas se contenter de "chacun ses gouts" et autres maximes préfabriquées. C'est pas sérieux. J'vois mal quelqu'un qui aime Sardou me dire "nan mais chacun ses gouts". Ou alors on lui répond "Okay, chacun ses gouts, sauf que les tiens, c'est d'la merde".

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  5. On ne discute pas les goûts et les couleurs disent certains! Je ne suis pas de cet avis. Bien sûr, chacun pense ce qu'il veut d'une chanson. Mais parfois, même si on aime pas quelque chose (ou quelqu'un), il faut reconnaître son talent (ou au contraire, si on aime, reconnaître les erreurs). Ici, la critique sur le dernier opus de Damien Saez correspond tout à fait à ma vision du débat musical. Même si je ne partage pas certains points (notamment au sujet de la chanson "lovers prayer" que je trouve sublime, peut importe si c'est trop inspiré de L. Cohen), j'accepte cette critique, ce d'autant plus qu'elle salue la qualité de cet album, que je trouve magnifique. Un avis semble-t-il partagé par l'ensemble des critiques musicaux que j'ai pu lire par-ci par-là. Néanmoins, je vous trouve bien trop sévère et subjectif(ve?) sur le reste de la carrière du chanteur. Prenons un exemple simple: Varsovie-Alhambra-Paris (VAP) est pour moi un bijou musical, et ne pas le reconnaître c'est faire preuve de mauvaise fois. Dans ce triple opus, le plus sombre et profond de l'artiste, la ligne vocale est parfaite (tantôt grave et sobre, tantôt posé, tantôt lyrique), les mélodies sont présentes juste comme il faut (c'est-à-dire quasiment pas, pour permettre à la voix de Saez de diriger les chansons) et les paroles survolent bien largement le reste de la chanson française. VAP comporte 3 partie, 3 univers de l'auteur. Comme Varsovie, partie crue, froide, sombre, mais d'une profondeur exceptionnelle. Ensuite je conçois que certains peuvent ne pas aimer ce genre, qui correspond à un Clint Eastwood au cinéma ou à de l'art très moderne pour les musées!
    Enfin voilà, on ne va pas s'attarder sur le sujet. Mais si je puis me permettre, au lieu de dire que Damien a fait que de la merde (ou presque), dites tout simplement que ce n'est pas votre genre. Certains aiment les choses commerciales (à ne surtout pas prendre dans le sens négatif du terme comme on l'entends ces dernières années... Quand je dis commercial, je dis qui est accessible à un très large public). Encore un parallèle avec le ciné. Bienvenue chez les Chtis est commercial, Séraphine pas du tout. Et pourtant, ce sont deux très bons films, mais très différents. Jamais Séraphine ne pourra avoir un véritable succès, car il est pas accessible à tout le monde.
    Et si vous appréciez en partie cet album, c'est que c'est - et de loin - le plus accessible à tous! Et pourtant, c'est une perle;-)!
    Enfin voilà... C'était mon simple avis. Celui, et je l'avoue, d'un grand fan de Damien Saez. C'est-à-dire un commentaire tout aussi objectif que le votre, celui d'un pourfendeur de Damien Saez.

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  6. Effectivement, la critique est dure ici, pas tant sur l'album en lui même mais sur le passé du chanteur. Ce qu'on peut ne pas reprocher a Saez c'est justement d'assumer ses convictions sans retourner sa veste. Ca plait, ca ne plait pas mais quand je lis "Le gros problème du dijonnais, c’est que son chapelet de morceaux ratés, son attitude outrancière et sa poésie lycéenne discréditent totalement une œuvre musicale par moments respectable" comment peut on être crédible et apporter du crédit a sa critique? poésie lycéennes c'est un gag ? depuis des années a écouter de la chanson francaise, très rare sont les artistes poètes a user d'une plume si authentique et touchante, avez vous seulement lu les textes de PAV (un vrai bijou de bout en bout) ou meme de titres comme "usé" , "autour de moi les fous" et les longues compositions musicales au piano de katagena. Il n'y jamais eu besoin d'un orchestre symphonique, de mélodies et de rhytmes travaillés au cordeau pour avoir la tag "musique". Saez dérange, on aime ou on deteste c'est bien connu, mais bien nombreux sont les gens qui disent ne pas aimer sans avoir suivit sa discographie depuis 10 ans et c'est sont arretés a jeune et con. Quand a son album lover's prayer il est dans la lignée de sa carrière musicale, surprenant toujours, touchant, avec la meme empreinte caractéristique. A ceux qui disent "une exception a son oeuvre" je souris doucetement. merci monsieur Saez pour nous offrir ces grands moments musicaux et qu'il yen ai encore beaucoup a venir.

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  7. Tiens.
    Saez est effectivement difficile à classer, parce qu'à avoir trop d'horizons différents il a la fâcheuse tendance à la dissipation, à n'acquérir que de petits talents là où le goût de la concentration lui permettrait d'évoluer dans un registre particulier. Mais, il faut lui reconnaitre certaines qualités. Jours Etranges n'est pas le monstre qui semble être ici décrit. Si les textes puent le sébum, la musique est souvent intéressante. Pas toujours. Jeune et con est un tube. Qui vaut ce que vaut un tube, mais a le mérite d'être sans compromission, l'artiste est qui il est, point.
    God Blesse/Katagena mis à part Saint-Petersbourg est raté. Debbie est excellent. Le triptyque de 29 chansons en comporte un tiers d'excellentes, un tiers d'acceptables, un tiers d'à brûler.
    En lisant ton article il y a une évidence. Tu as aimé Saez (comme beaucoup de ses contempteurs qui de ce fait lui en veulent à mourir). Ce n'est pas un hasard si jours étranges a eu le succès critique qu'on lui sait (une critique négative de l'ensemble de la presse dite spécialisée et généraliste). Le comportement de l'éternel adolescent rebelle, un peu grunge un peu faux a fini de lasser.
    Dans son dernier triptyque hanté par les trois B et Ferré certains textes touchent au sublime. C'est agaçant. On ne comprend pas comment le même type peut écrire "solution" et "le cavalier sans tête". Tout empreint de poésie discrète et d'un chant presqu'harmonieux.
    Le problème de Saez c'est aussi qu'on veut absolument lui trouver une filiation, tantôt fils de Noir Désir, tantôt enfant maudit de Brel. Et s'il avait juste grandi dans son orphelinat de sonorités, ne puisant qu'à petites touches chez les noms éminemment respectables.
    J'imagine que sa prestation aux victoires de la musique t'a exaspéré. Moi je l'ai trouvée salvatrice. Cliché, mais tellement rock. Quand Cali vomissait sa petite soupe aseptisée (promis je n'ai regardé ça que sur youtube) lui qui arrive, avec ses fringues d'has been, et sa chanson de dix minutes. De la merde dite comme telle. C'est comme s'il n'était venu que pour cracher dans le rince-doigt.
    Je n'arrive pas à avoir d'avis aussi catégorique que le tien sur Saez. Ce type m'intrigue. Il a le sens de la musique et du verbe. Mais une telle difficulté à les allier dans une chanson. Ensemble. Il est dans la posture, dans la démonstration certainement. Il vieillit, il créera sûrement un excellent album en mûrissant. Il y a du chemin, mais beaucoup de talent. Je crois que c'est l'essentiel.

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  8. Valentin :
    Tu ( on va se tutoyer quand même, on est pas à la banque ;)) trouves que l'œuvre passée de ce cher Saez n'est pas si médiocre que cela, quelques exemples à l'appui. Mais laisse moi te rappeler que son premier album « Jours Etranges » et en dehors des affinités avec tel ou tel genre musical, était truffé de très mauvais morceau. Certes il était jeune (le moins que l'on puisse dire c'est que ça se sent dans cet album). Mais cela n'excuse pas tout : Si mes souvenirs sont bons, des morceaux comme « Soleil 2000 ». A moins d'être complètement aveuglé, et de voir le dijonnais comme un gourou, on reconnaitra que si cet album était un petit pavé dans une mare plus-que plate, ça n'en reste pas moins un opus médiocre dans l'absolu. Je ne vais même pas parler de « God Blesse/Katagena » et je me contenterai de citer son crime le plus odieux : « Solutions ».
    Enfin, le triple album acoustique là, faut pas déconner, y'a aussi beaucoup de mauvais. Je me souviens d'un morceau, dont j'ai oublié le titre (je sais en revanche qu'il est issu de « Paris), et qui n 'était qu'un monstrueux plagiat de JJ Goldman. Qu'il veuille plagier Cohen, soit ! Brassens, passe encore. Mais Goldman, c'est bon quoi. Et la prochaine fois, ce sera qui? Sardou?
    Et non, faut pas parler d'accessibilité avec Saez, c'est un mauvais exemple. Sa musique, dans la forme, reste de facture très classique. Il s'agit bien souvent – sauf exception- de chansons au format couplet/refrain. Rien à voir avec des groupes comme Black Dice et autres qui tentent de proposer une alternative à ce schéma.


    Guïllaume :
    On ne peut pas nier que Saez fait parfois dans la facilité lorsqu'il écrit en français. Il me semble même qu'il le revendique. Certaines de ses paroles prêtent à sourire, c'est indéniable. Si certains morceaux sont bien écrits (je suis le premier à le dire, là n'est pas le problème), il se vautre bien trop souvent dans la poésié lycéenne (et encore, j'ai été cool, j'aurais pu dire « collégienne » :p)
    « Si l'amour était un temple, tu serais ma religion »
    Allons...
    De toute façon la musique m'intéresse plus que les paroles. C'est pour ça que j'ai en général du mal avec la musique en français dans le texte. Contrairement aux anglo-saxons qui privilégient la mélodie et le son, la France a une culture musicale de la chanson à texte (Brel, Ferré, Vian, Barbara, Brassens). Et les français ont tendance à penser que le tour est joué si le texte est réussi. Certains morceaux de Saez, même s'ils sont bien écrits, ne sont pas bien composés (usé est d'une pauvreté sonore affligeante ; même chose pour St-Petersbourg ; même chose pour le magnifique (bien que cliché par moments) « Tango ». Seul l'album « Debbie » avant celui-ci avait laissé entrevoir le talent musical de Saez.
    (Ps : Lorsque j'écris une chronique, je fais en sorte de connaître mon sujet, et je ne suis pas là pour balancer des vacheries en l'air.)
    Toujours est-il que Saez a sans doute du talent, mais il est clair qu'il n'a pas trouvé les clefs pour l'exploiter.

    Boudi :
    « Saez est effectivement difficile à classer, parce qu'à avoir trop d'horizons différents il a la fâcheuse tendance à la dissipation, à n'acquérir que de petits talents là où le goût de la concentration lui permettrait d'évoluer dans un registre particulier. » → C'est exactement ce que je dis^^

    « Debbie est excellent » → pas totalement faux ! Y'a des bons morceaux. C'est influencé par le rock indé français (ça vaut ce que ça vait, mais c'est déjà ça^^), avec la présence de cuivres typiques de la Mano Négra.
    Pour le coup, Debbie est un tube, et est beaucoup plus classe que « Jeune et Con »

    Je n'en veux pas à mourir à Saez, j'essaie d'être juste, même si ça peut paraître sévère ! C'est un mec énervant parce qu'il se sabote lui même. Son attitude est parfois classe, et d'autres fois pitoyables. Je le hais lorsqu'il sort en single « Jeunesse Lève-Toi ». Qu'il aille jusqu'au bout dans son délire mégalo au lieu de sortir un hymne adolescent à 32 piges. Qu'il sorte « Tango » en single, et là, il pourra dire qu'il a des couilles. Alors que « Jeunesse Lève Toi » là, ben il sait que les acnéiques vont massivement l'aimer et le reprendre en chœur (alors que ce morceau pue tristement).
    « L'excellent Album », c'est envisageable, mais pas certain. Vu comme il se disperse, change d'avis, essaie d'adopter plusieurs postures selon l'album, il n'est pas du tout certain que cet album arrive un jour. Mais c'est pas forcément impossible.

    (Ah au fait, la chemise à carreau de bucheron est très trendy en ce moment :p)

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  9. Tiens, pour le coup j'ai été relire/réecouter Tango. Elle est bien foutue. En fait ce que j'aime bien dans l'écriture de Saez c'est la manière si particulière qu'il a de déconstruire les phrases sans que ça sonne faux. Chez tous les autres ça s'apparenterait à de la mutilation, et dans ses chansons ça a un esthétisme (de facilité ?) particulier. Il tronque ses phrases et on peut davantage parler de déconstruction que d'amputation. C'est flagrant dans Tango qui malgré quelques ficelles d'écriture est bien écrite, s'enchaîne bien. Et puis y a ce machin de détourner le cliché.
    "
    Dans ma main, ce couteau
    Cette entaille au poignet
    Ressemble à ton sourire
    Qui me dit qu'il faut partir"

    On s'arrête aux deux premières phrases, c'est de la prose adolescente baveuse. On continue. Ca devient pas mal. Plus spécifique. Pas génial faut pas pousser (le cavalier sans tête est quasi géniale, et Kasia touche au merveilleux par endroits), mais ça évite le cliché du suicide morbide, de l'obsession scarificatrice.
    Je le trouve intéressant ce bonhomme quoi qu'il s'est trop cloîtré, il est prisonnier de son autisme. Ok il fait pas de télé, ok il passe pas en radio, mais parfois, quand on a toujours vingt ans dans son jean, c'est bon de se prendre une bonne droite. Il lui manque ça. Pour ses fans il est carrément iconoclaste c'est à la fois le Brassens, le Brel et le Ferré de la chanson, et le Pink Floyd de la musique. Je le défends parce que j'ai de l'affection pour lui, pour quand j'avais treize ans et que je scandais jeune et con dans ma tête de collégien.

    Pour changer de sujet je vois que tu parles de la musique plus intéressnte que les paroles, pour toi. Et tu déplores que la musique soit si peu mise en relief dans les albums français. Tu as tout à fait raison. En France on ne peut pas faire une chanson qui ne veut rien dire, pas faire rimer fishes et dishes comme Oasis. On privilégie le sens sur le son. Et les alliages des deux sont si rares...Bashung ? Gainsbourg ?
    Alors que les anglo-saxons mettent de putains de bons textes sur des putains de musique. Je suis un furieux admirateur des Floyd's tant pour la plume de Waters que pour les mélodies, et que dire des Cohen, des Morisson et autres songwritters de génie. Ce qui ne les a jamais limité dans la création musicale. Rousseau disait que le français n'était pas la langue de la musique (à l'époque la chanson étant un sous-genre, les ritournelles réservées aux troubadours des caniveaux pas encore creusés) relativement à l'opéra, il privilégiait l'italien. Aujourd'hui force est de constater la force de l'anglais dans la chanson. Mais ça n'explique pas toute la frilosité française à créer. L'Allemagne a eu d'immenses groupes. Pour la France, qui ? Magma ? Pas beaucoup plus.
    En France on fait souvent de la sous-poésie couchée sur trois la. Saez fait de la poésie, par petites touches, c'est sporadique, mais c'est déjà ça.

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  10. Salut !
    Je dois dire que j'ai lu ton article avec plutôt grand intérêt, il est bien construit.
    Sur le fond, même si je te rejoins sur le fait que les paroles de Saez restent souvent de la poésie de lycéen, et que donc on est forcément plus indulgent en anglais, tu dois quand même avouer qu'il a parfois de très bons textes (je te rejoins Boudi). Je te trouve par contre un peu dur sur sa musique en général. En effet, quand on écoute des albums comme Debbie qui est pour moi le plus réussi, la noirceur, la souffrance nous étouffe et nous transporte (comme sur "Comme une ombre" ou "Autours de moi les fous"). Saez n'est jamais aussi bon que dans ces chansons noires et tristes. Et il restera le seul qui arrivera à me faire ressentir son mal de vivre et peut-être à comprendre le mien... Pour ceci, Saez est fort, autant musicalement que pour ces textes. C'est un véritable artiste.

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  11. Je n'avais pas lu ta réponse aux autres commentaires... toutes mes confuses car tu réponds très bien à ce que je viens de dire.
    Debbie est le plus réussi et le plus abouti musicalement parlant, complètement d'accord. et malheureusement, pas le plus apprécié par la masse, et pas le plus connu non plus... pourquoi ? car il est sombre.

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  12. J'pense pas que le problème soit le fait qu'il soit sombre cet album ("Debbie"). J'pense que s'il n'est pas apprécié des aficionados de Saez, c'est qu'il est plus "mature" que les deux précédents.
    Bon on sera tous d'accord, c'est pas de la musique de vieux sage, mais sur cet album, il a momentanément laissé de côté les chansons engagées sans nuances (il reste "Autour de moi les fous" moins frontal qu'un "Solutions", etc. et dans une certaine mesure plus abstraite encore "Tu y crois" (qu'il n'a pas écrit je crois)).

    Donc en gros, une partie de son fidèle public (en étudiant les ventes de ses albums et les concerts enregistré par le noyau dur de fans - Saezlive - on remarque qu'il dispose quoi qu'il arrive d'une réserve de fans qui lui permet de vendre comme il faut ses albums)n'a pas retrouvé cette haine primaire adolescente dans cet album. Les clubs de strip-tease enfumés (Debbie, Marie ou Marilyn), Les virées glauques et nocturnes en ville ( En travers les Néons)les ambiances de voyages sous acide (j'hallucine) sont autant d'ambiances qui s'éloignent du romantisme rebelle d'un "J'veux m'en aller" du premier album.
    En ce sens Debbie à marqué une évolution dans la carrière du chanteur. Cela ne veut pas pour autant dire que cet album est une merveille. Il est plus concis, plus cohérent que les autres, mais ce n'est pas un chef d'œuvre.

    D'ailleurs, c'est ça la vraie question : Plus que de savoir quand il va arriver, est-on en droit d'attendre un chef d'œuvre de la part de Saez?
    S'il arrive, tant mieux, mais je pense qu'il ne faut pas se faire trop d'espoir. Saez est - et restera je pense - un artiste inconstant et imparfait. Et c'est ce qui fait son charme pour ses fans inconditionnels je crois.

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  13. La critique de cet album est une critique carrément à charges....quand on n'aime pas un artiste, on ne se paie pas sa tête gratuitement sur un blog.
    Saez, quoi qu'il arrive vend et fait plus remarquable, il vend des albums sans promo, sans copinage avec telle radio ou telle télé.......c'est la preuve de quoi ? de talent peut être, même si cela reste imparfait, il convient de le noter, au moins il ne vient pas polluer les plateaux télé pour vendre une daube, comme bon nombre de ses collègues.....Il me rappelle, toute proportions gardées, un peu Thiéfaine, et semble parti pour effectuer une carrière relativement proche.......gros vendeurs d'albums et sans jamais avoir besoin de promo. C'est ofrt non ?

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  14. Quelque part c'est vrai que le côté "enragé indépendant" a chez Saez quelque chose qui force le respect, au-delà de sa musique... d'un autre côté, faudrait quand même voir à relativiser, on ne parle pas s'un d'un mec hyperactif dans l'underground qui rejetterait en bloc les grands médias... mais de l'exact opposé : un type qui a largement bouffé au râtelier des grands médias et n'a jamais témoigné que du mépris pour l'underground ou la presse indé (qui, c'est vrai aussi, ne l'ont jamais aimé), dont l'underground n'est pas du tout la culture (il suffit de lire la liste de ses influences), ce qui m'a foi n'a rien de problématique en soi. Simplement : Saez n'est pas un petit artiste indie révélé par myspace ou par les radios alternatives, mais bien un type qui doit 90 voire 100 % de son succès à des multi-diffusions sur NRJ à ses débuts - ce serait bien tout de même de s'en rappeler avant de l'élever au rang de gourou de l'indie-rock local (si Morrissey ou Lou Barlow lisaient ça ils en pleureraient de rire). Saez a toujours été et sera toujours un artiste grand-public et mainstream, ce n'est pas une injure que de dire ça (il y en a de très grands), c'est juste un constat. Le mainstream ne se définissant de toute façon pas par rapport à la manière dont un disque est distribué, mais bien par rapport aux registres musicaux abordés et au succès emporté (ou pas) par les disques.

    Pour en revenir à la musique... mais non voyons, on n'y reviendra pas :-) Car en réalité, tous ces commentaires (eh, CMD, t'as pas de copains pour te soutenir ou quoi ? :) illustrent merveilleusement le passage qu'ils vilipendent, ce : "son attitude outrancière et sa poésie lycéenne discréditent totalement une œuvre musicale par moments respectable" de la discorde. Mais osons dire les choses franchement : ce débat périphérique est souvent bien pratique pour masquer la nullité intersidérale de certains titres de Saez, artiste capable du meilleur comme du pire parfois dans la même chanson (et franchement, "Solutions" n'est pas la pire, dans le genre je la trouve même excellente... sur le même album "J'veux qu'on baise sur ma tombe" est autrement plus embarrassante). Quand je lis : "depuis des années a écouter de la chanson francaise, très rare sont les artistes poètes a user d'une plume si authentique et touchante" je m'étouffe littéralement ! Déjà, aucun chanteur-parolier, même le plus doué, et peut-être à l'exception d'un ou deux (Dylan, Nick Cave...), ne peut prétendre une seconde au titre de poète. Il faut vraiment arrêter avec ce mal typiquement français visant à confondre "chanson" et "poésie" et à prendre n'importe qui capable d'écrire des paroles de chansons, même exceptionnelles, pour un poète au même titre que les véritables poètes, qui évoluent dans un art même pas supérieur : juste complètement différent. D'ailleurs les poètes sont rarement capables d'écrire des chansons, de même que les auteurs de chansons publient presque toujours des recueils pitoyables (celui de Saez est un exemple, dans lequel même les bons textes de bonnes chansons paraissent totalement plats). Et ensuite... le commentaire en soi est franchement inquiétant, des paroliers supérieurs à Saez, il y en a des milliers de par le monde, et des dizaines en France, il suffit de chercher un peu (peut-être pas dans le genre qui plait à l'auteur de ce commentaire, ça, c'est autre chose).

    Bon... voilà, c'est fini pour ce soir, mais je ne pouvais pas ne pas laisser mon empreinte sous un article aussi... excellent, si si, faut le dire.

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  15. C'est à croire que sur internet ou tout est viral, l'étouffement est contagieux. Je m'étrangle en lisant certains passages du commentaire en-sus.

    Un chanteur peut-être poète, la frontière entre les deux arts (musique et poésie) est largement plus poreuse que tu le laisses entendre. Le chant des partisans (c'est d'actualité), les pépites d'Aragon (qu'on ne me parle pas de Vian ça craint), Ferré ou Brassens (plus Brassens que Ferré d'ailleurs). C'est de la poésie, de la mise en musique ce qui ne lui ôte en rien son rang de poésie. Dylan ou Cave des poètes ? J'en tremble. Morrisson est le seul anglo-saxon "mainstream" à pouvoir accéder à ce rang. La poésie ce n'est pas que la beauté des mots et l'influence qu'elle exerce. Pour en revenir à la supposée étanchéïté entre poésie et musique il conviendrait d'écouter les centaines de poèmes mis en musique de superbe manière.
    Encore un point de désaccord. Il est évident que la poésie est supérieure en tout à la chanson quand celle-ci n'en est qu'une déclinaison pour hémiplégiques-bicéphales.

    Pour en revenir à Saez il faut différencier ce que l'individu veut et ce qu'il subit. On a travesti la pensée de Nietzsche pour la rendre conforme aux exigences nazis, ça ne fait pas de sa philosophie une philosophie nazie. Ce n'est pas parce qu'on utilise l'hymne de Springsteen pour un rassemblement électoral qu'il est en accord avec. Les médias ont la puissance pour contrefaire, et adapter à leurs impératifs n'importe quoi. On ne peut franchement pas dire que Saez ait été absolument stipendié aux médias, léchant bienheureux le sexe impuissant des faiseurs de succès. C'est factuellement faux.
    Les bons paroliers français sont rares, à part à aimer ce qu'on appelle la "chanson réaliste française" qui est une impardonnable hérésie esthétique. Saez a écrit de très belles chansons en français chaque fois qu'il a délaissé sa fibre d'ado révolté. L'héritage rimbaldien lui sied quoi que souvent trop large. Le triple-album est une belle illustration d'égotisme rafraichi. De soi projeté en cent millions d'amoureux déçus. "Quand je serai parti qui lira mes poèmes
    Un autre romantique qui se verra en moi,
    Il se dira sans doute : "oh c'est beau comme il l'aime!"
    Mais qu'il sache que je n'ai jamais aimé que moi;
    Qu'au lit ou dans le coeur l'égoïsme est la mère
    Des généorosités"
    C'est bourré de perles et de vomissures Saez. Il a cette drôle d'ambivalence de laisser côte à côte le sublime et le pitoyable, cette intégrité qui fait que malgré tous ses défauts j'ai une forme d'affection pour lui, pour ce qu'il a pu créer.
    Il y a de l'autodérision aussi. Rock'n' roll star est une chanson réussie à ce titre. Elle se moque des trajectoires toutes linéaires qu'ils suivent tous, tout le temps. Cette conscience de lui même, de ses ratés, du ridicule de certaines de ses prestations. Ca ne l'empêche pas de les commettre. C'est pour ça qu'on peut parler d'absence de compromission. Alors on peut faire comme les inrocks et le flinguer à chaque détour d'articles sur Noir Des, Luke, No one is innocent, ou qui on veut, ou bien le voir avec un peu de recul, accepter qu'il a quelque chose de rock'n'roll qui fait défaut à presque tous : être intègre. Parce qu'il assume, il assume autant solution que le cavalier sans tête.
    C'est beau non de ne pas se renier ? Il aurait pu être Raphaël, il a préféré être lui même.

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  16. le moins qu'on puisse dire c'est que cet homme suscite débats.

    C'est en tout cas le genre de personne avec qui j'aimerais bien parler de musique et de vie.

    bon pour mettre tout le monde d'accord, 2 petites citation saeziennes que j'ai fortement appréciées (avec la musique en plus bien sur):

    "ami ne sois pas triste tu sais ma vie fut belle"

    "il se dira sans doute au c'est beau comme il l'aime"

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  17. tu oublies juste la fin de la citation, qui change tout le sens^^
    "mais qu'il sache que je n'ai jamais aimé que moi"

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  18. pardonnez moi vous tous qui vous liez les mains
    vous qui pensez qu'a deux vous ferez mieux le chemin
    vous qui pensez que l'autre vous sauvera la peau
    alors que de votre ame il fera des lambeaux



    celui qui de me dit que texte est naze n'a decidement aucune ame

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  19. Bonjour,
    J'ai trouvé ce lieu en cherchant des critiques de ce CD et j'en suis bien content.

    Je comprends que vous aimez "A lovers prayer" mais pas ses CD précédents.

    Perso j'aime Saez, certainement pour les raisons qui vous font ne pas l'aimer.

    Je suis d'accord avec les critiques émises ici que tout n'est pas à prendre loin de là. Mais là où vous ne le trouvez pas assez spécialisé, moi j'y vois la marque d'un vrai talent, d'une palette musicale dont peu d'artistes peuvent se prévaloir. Pour ma part, acheter un CD de Saez c'est l'assurance de ne pas écouter le même CD que le précédent.

    Et qui aujourd'hui dans notre pays peut mettre sur une même galette du Rock, des balades de la techno voire de la musique classique (ou presque) ? Je fais bien sur référence à God Blesse/Katagena.

    J'aime beaucoup cd CD en Anglais et j'aime aussi énormément le triple V/A/P, album signe d'un auteur bien plus mur que dans les précédents avec des textes réellement magnifiques.

    Par contre, vous me semblez nombreux à considérer Debbie comme son meilleur disque, personnellement je ne l'ai pas aimé, ni gardé, mais, histoire de ne pas mourrir idiot, je veux bien lui donner une seconde écoute plus attentive. Mais je me souviens que certaines intonations de voie absolument insupportables m'en avaient détourné.

    Voilà, my 2 cents, et j'ai passé l'âge d'être un "fan hystérique", mais c'est, à mon humble avis, un artiste injustement reconnu, mais à l'univers si riche qu'il serait dommage de s'en passer.

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  20. Beaucoup trop de "mais" dans le texte, merci de "barrer" les mentions inutiles.

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  21. Mais Debbie est vraiment le meilleur de ces albums, mais quand même on ne peut pas oublier les textes sublimes de V/A/P mais quand même God Blesse Katagena est daubesque mais sur jours étranges il y avait une qualité de compositeur qu'on retrouve dans a lovers prayer mais tu reviens quand commenter l'actualité musicale parce que je le trouvais pas mal ton blog...

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  22. J'ai dit que voulais bien donner à Debbie une seconde écoute, de là à le considérer comme son meilleur album, il y a un pas énorme. Il a vraiment une voix insupportable sur ce disque quand même.

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  23. Le problème c'est que cette voix insupportable, il l'a sur tous les albums le brave garçon^^ (eh oui, l'opération des cordes vocales pour avoir un grain de voix envoutant n'existe pas encore, du moins je crois !).

    Donc je crois que le critère de la voix n'entre plus en compte pour les départager. Et puis la niaiserie du premier et la boursouflure ampoulée du second les disqualifient d'office.

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  24. Je le trouve pas terrible ce commentaire, aucune objectivité, vous énoncez des vérités comme si vous connaissiez le bonhomme mieux que personne... Et quand vous parlez de paroles lycéennes alors là... Personnellement je trouve que la majorité des chansons françaises ont des paroles largement plus enfantines et téléphonées, que les chansons de Saez possèdant les paroles les plus simples (aimer c est ce qu il y a de plus beau mouaismouais)...
    Et je peux comprendre que le coté rebelle je crache sur le monde, ou que le grain de voix d un artiste ne plaisent pas à tout le monde, mais ma foi c est pas la peine de dire que c est mauvais, vous n aimez pas voilà tout. Je suis également d accord pour dire que la diversité de son oeuvre est plus une preuve de richesse musicale qu une tare, un artiste a toujours mieux fait d évoluer, de surprendre son public, d évoluer et d expérimenter des nouvelles sonorités, ou l ennui pointe vite le bout de son nez. Si vous aimez seulement ce cd c est que d un certain coté que vos gouts musicaux ne sont pas aussi ouverts que pour d autres, voilà tout. Sans oublier qu un gout musical, ça évolue, s il vous est (par miracle) déja arrivé de redécouvrir avec plus d enthousiasme un artiste que vous aviez écouté auparavant en vous disant ouais bof y a mieux, vous comprendrez, que dire cette musique est nulle, ça n apporte pas grand chose quand il y a un minimum de travail de composition derrière.

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  25. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  26. Plus de trois mois après ce commentaire, je désherbe la jungle qui a sauvagement envahi ce blog laissé à l'abandon !


    « Je le trouve pas terrible ce commentaire, aucune objectivité, vous énoncez des vérités comme si vous connaissiez le bonhomme mieux que personne... »

    Trouver ce commentaire (billet?) pas terrible, c'est ton droit le plus élémentaire ; tu pourrais le trouver nauséeux que ça ne me dérangerait pas. Le problème, c'est que tu m'accuses d'une absence totale d'objectivité, et là, je peux pas laisser passer. Parce que s'il est vrai que la chronique d'un album n'est jamais totalement objective, on ne peut pas reprocher à mon billet d'être outrancier ou encore de ne pas contenir d'arguments.
    Je ne prétends par ailleurs pas connaître le « bonhomme », mais je me base sur ce qu'il laisse paraître : l'absence de communication en est une après tout, et si l'image qu'il véhicule est éloignée de ce qu'il est, c'est de sa faute.


    "Et quand vous parlez de paroles lycéennes alors là... Personnellement je trouve que la majorité des chansons françaises ont des paroles largement plus enfantines et téléphonées, que les chansons de Saez possédant les paroles les plus simples (aimer c est ce qu il y a de plus beau mouaismouais)...»

    Alors quoi? Sous prétexte que la production francophone recèle de paroles bien plus mièvres/fades/vides de sens, il ne faut pas relever la médiocrité des textes écrits par le pouet pouet maudit? Ça n'a aucun sens, mais je ne vais pas aller plus loin, ce qui me fera au moins éviter d'atteindre le point godwin.


    « Et je peux comprendre que le coté rebelle je crache sur le monde, ou que le grain de voix d un artiste ne plaisent pas à tout le monde, mais ma foi c est pas la peine de dire que c est mauvais, vous n aimez pas voilà tout. «

    Je croyais avoir été plus subtil que ça dans mon argumentaire. J'ai notamment évoqué le faible plagiat de Léonard Cohen, une certaine outrance/manque de retenue, qui est la marque de fabrique de cet artiste (qu'il s'agisse de la musique ou de la voix).
    Par ailleurs, tu ne sembles avoir lu que ce que tu voulais bien lire. Je te conseille d'effectuer une deuxième lecture (oui je fais comme si ce commentaire datait d'hier), et tu trouveras peut-être à ma critique une mesure que tu n'avais pas décelée de prime abord.


    « Je suis également d accord pour dire que la diversité de son œuvre est plus une preuve de richesse musicale qu une tare, un artiste a toujours mieux fait d évoluer, de surprendre son public, d évoluer et d expérimenter des nouvelles sonorités, ou l ennui pointe vite le bout de son nez. »

    Amen.



    « Si vous aimez seulement ce cd c est que d un certain coté que vos gouts musicaux ne sont pas aussi ouverts que pour d autres, voilà tout. Sans oublier qu un gout musical, ça évolue, s il vous est (par miracle) déja arrivé de redécouvrir avec plus d enthousiasme un artiste que vous aviez écouté auparavant en vous disant ouais bof y a mieux, vous comprendrez, que dire cette musique est nulle, ça n apporte pas grand chose quand il y a un minimum de travail de composition derrière. »

    Parce que toi t'aimes bien la musique de Patrick Sébastien?
    Ben moi, c'est pareil avec Saez, c'est juste que ma jauge de qualité est un peu plus sensible.
    (Je taquine, quiconque a lu ce billet aura deviné que j'ai une sympathie pour saez, bien malgré moi)

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  27. C'est bizarre, moi je le trouve plutôt positive cette critique du tricycle jaune.

    J'ai remis Debbie dans ma disco, avec bonheur, finalement il est pas mal ce disque. Mais j'avoue être très agréablement surpris par le petit dernier : J'accuse.

    Bon ok, on y retrouve pas mal de son côté anar révolté, mais au moins il ose dire ce que beaucoup n'osent pas et c'est déjà bien.

    Les arrangements eux sont franchement sympa, ça bouge bien, bref, un bon disque...pour moi (avis totalement subjectif donc).

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  28. J'ai mis longtemps avant de pouvoir écouter A Lovers Prayer. J'ai découvert Saez par J'accuse (et après coup, j'en ai un peu honte). Puis, les autres albums sont venus Debbie et l'album en anglais dans les derniers (je mets V/A à part, je pense qu'il faut être dans un état d'esprit différent pour pouvoir apprécier pleinement ces chansons). Après avoir écouté et énormément admirer ces albums, j'ai cherché des critiques, je suis tombée sur celle-là.
    J'ai un avis partagé sur cette critique (des fois j'ai peur que ce soit plus le fait que j'aime l'artiste qui parle, que je ne soit pas vraiment objective). Donc niveau musical, Saez n'a jamais prétendu avoir un fond extraordinaire. Ses mélodies sont très simples, mais elles fonctionnent, et c'est tout ce qu'on lui demande : qu'elles soient belles. A Lovers Prayer ressemble assez à J'accuse musicalement parlant, surtout des morceaux très rock ou des ballades. Pour les paroles, je ne suis pas d'accord : bien sûr, l'anglais n'est pas sa langue maternelle, mais il se débrouille très bien. Chaque chanson a un sens précis (certaines se mettent même en parallèles avec celles de J'accuse : Pilule/White Noise, Cigarette/Your Leather Jacket..) mais cela reste Saez, il utilise des fois les mêmes expressions qu'il utilise en français.
    Après vous insistez beaucoup sur le personnage anar', mi-rebelle mi-conventionnel, donc FAUX. Ce n'est pas mon avis. Après des débuts très mauvais avec les maisons de disque, il choisit donc d'auto-produire ses albums. Cela démontre bien qu'il ne court pas après l'argent, donc qu'il ne démonte pas tout ce qu'il dit dans ses chansons. Il paraît être une personne insupportable, insultant dans les interviews, etc. Pourtant il respecte son public (pour la tournée J'accuse, il s'est excusé après avoir reporté deux concerts, ce que certains artistes n'auraient même pas envisagé). L'envie de vouloir le classer dans un style de musique précis avec d'autres groupes et des "filiations" je trouve ça assez borné. Un artiste peut envisager un univers musical très large, si on le cantonne à un genre précis il perd sa liberté. Donc Saez fait du Saez, peut importe s'il est apparenté à Noir Déz, Brel, Leonard Cohen ou Raphaël, ce qui est important est que ce soit sa musique.
    Ensuite vous voulez classer ces albums. Bien sûr les avis divergent. Je n'arrive pas vraiment à les classer, car dans chaque albums il y aura une perle qui ne permettra pas qu'on l'oublie. Donc si je devais donner un autre ce serait du plus "abordable" (donc grand public) au moins. Donc : J'accuse/God Blesse, Jours Étranges/Katagena, V/A/P, A Lovers Prayer et Debbie. Et puis si je devais privilégier quelque chose, ce serait les lives, car il est merveilleux en concert.
    Donc, voilà, je pense avoir à peu près tout dit, désolée si je me suis mal exprimée et pour les fautes. Bonne journée à tous !

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  29. la musique de saez me fait voyager dans un monde moins egoiste, enragé comme on devrait l'etre tous en ce moment, en tous cas moi il me fait du bien ....

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  30. "Autours de moi les fous". Saez n'est jamais aussi bon que dans ces chansons noires et tristes. Et il restera le seul qui arrivera à me faire ressentir son mal de vivre et peut-être à comprendre le mien... Pour ceci, Saez est fort, autant musicalement que pour ces textes. C'est un véritable artiste.
    VOILA CERTAINEMENT LA MEILLEURER CRITIQUE QUE L'ON PEUT FAIRE SUR L'OEUVREDE SAEZ.

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